Logo Cybele
Les rues de Lyon, Lyon

La petite histoire des noms des rues de Fourvière

Lyon Bon Cadeau Visite Insolite

Le nom des rues nous raconte l’histoire de la colline de Fourvière. C’est parti pour une balade dans le temps !

On vous prévient tout de suite : on ne parlera pas (ou si peu) de ses montées (on se les réserve pour un prochain article).

Nos ancêtres… les Romains !

Commençons tout de suite (n’ayons peur de rien) par la colline elle-même ! Le nom de Fourvière pourrait être dérivé de forum vetero, le vieux forum : à l’Antiquité, le forum de la ville romaine était à peu près à l’emplacement de la basilique actuelle.

Puisqu’on parle de la ville romaine, aka Lugdunum, plusieurs rues nous font vivre le souvenir de l’ancienne capitale des Trois Gaules (bah oui on était capitale à Lyon – c’était le point chauvin de cet article).

Il y a d’abord la rue des aqueducs : un des endroits de l’agglomération avec des vestiges d’aqueducs (si ! si !). Il y en avait quatre à Lugdunum. Il y a la rue du cardo : le cardo et le decumanus étaient les deux voies principales et perpendiculaires dans une ville romaine. A Lugdunum, ces voies auraient été tracées par le fondateur au 1er siècle avant notre ère, Lucius Munatius Plancus. Bon… en fait… on n’est pas vraiment certains de l’emplacement exact du cardo de Lugdunum, les archéologues ne sont pas d’accord entre eux !

L’Antiquité de l’Antiquaille

Mais pour ce qui est du souvenir de Lugdunum, le must des noms c’est quand même la rue de l’Antiquaille (on ne peut pas faire plus évident).

Pierre Sala, bourgeois lyonnais à la Renaissance, achète un terrain au champ de colle (je vous en reparlerai très vite), à mi-pente de Fourvière, juste à côté de ruines romaines  – qui se révèleront plus tard être l’ancien odéon, le petit théâtre à côté du grand théâtre (on vous parle du spectacle à l’Antiquité ici). En plus de cette proximité fort inspirante, Pierre Sala était un fan d’antiquités (bon c’était un peu la mode de l’époque chez les érudits…). D’où le nom de l’Antiquaille pour sa maison.

Nom  de l’Antiquaille que gardèrent ensuite le couvent des soeurs de la Visitation, l’hôpital (tenu d’abord par lesdites soeurs) et aujourd’hui le site rassemblant des habitations, une résidence universitaire… et le petit resto de monsieur Têtedoie ^^

(si vous avez besoin de rattraper quelque peu vos connaissances en archéologie lyonnaise de l’Antiquité, notre podcast est par ici !)

Verdir la ville ? autant être à la campagne

Faut-il le rappeler ? La ville de Lyon s’arrêtait bien vite dès le haut de la colline. Par exemple Saint-Just était un faubourg. Quelques rues gardent le souvenir des fortifications : la rue des tourelles, la rue des fossés de Trion.

A la Renaissance, des maisons, comme celle de l’Antiquaille (à la place de l’ancien hôpital de l’Antiquaille) étaient considérées comme des maisons… de campagne ! Et avant l’étalement urbain des dernières décennies, le haut de la colline était bien vert. Nous le rappelle bien sûr la bien nommée rue de Champvert… et bien d’autres : les rues des pépinières, des pommières, de la grange bruyère, des granges…

Il y a même quelques souvenirs du Moyen-Age avec l’allée du champ de colle, qui longe l’ancienne chaufferie du site de l’Antiquaille.

La colline qui prie

Et puis depuis le 19e siècle on oppose à Lyon Fourvière, la colline qui prie, à la Croix-Rousse, la colline qui travaille.

A Fourvière il y a par exemple :

  • la rue Saint-Alexandre (un des martyrs chrétien de 177 avec Sainte-Blandine)
  • la rue Saint-Irénée (le deuxième évêque à Lyon après Saint-Pothin)
  • la rue des Macchabés (une histoire dans la bible où il y a quelques cadavres à la fin…)
  • la rue du cardinal Gerlier (pendant la Seconde guerre mondiale, il a très bien accueilli Pétain à Lyon et il a participé à sauver des enfants juifs)
  • la rue Pauline Jaricot (sa maison était montée Saint-Barthélémy, mais elle ne fut pas nommé montée Pauline Jaricot)
  • la rue Soeur Bouvier (qui était soeur hospitalière non loin de là à l’hôpital Desbrousses).

La soie et l’imprimerie

Deux rues (ou presque) entretiennent la mémoire de deux lyonnais très importants pour l’histoire de la ville. Il y a la rue Barthélémy Buyer : il est considéré comme le premier éditeur lyonnais (au 16e siècle fut la troisième après Paris et Venise pour le nombre d’ateliers d’imprimerie. Et il y a l’impasse (même pas une rue !) Turquet : c’est à lui que François Ier accorde le privilège de tissage de la soie, c’est le début de la grande histoire de la soie à Lyon.

Pour s’amuser ou rêver…

Il existe aussi quelques curiosités toponymiques : si la rue du bas de Loyasse passe bien en contrebas du cimetière de Loyasse, la montée de Loyasse n’y monte plus ! Elle y montait, mais une bonne partie de cette montée a été renommée rue du Cardinal Gerlier.

Autre curiosité, davantage poétique, liée à la vue dégagée sur l’est et le lever du soleil : il y a sur la colline de Fourvière les rues de l’aube, du point du jour et de l’aurore !

Img 2195
C’est beau le jour qui se lève à Lyon l’été (mais faut se lever tôt pour le voir…)

Pour terminer, nos préférées : il y a la rue des Anges (dont l’étymologie n’est pas bien claire, plusieurs histoires circulent) et la rue Vide Bourse (là, son origine semblerait plus claire).

et si vous n’êtes pas certain.e de préférer Fourvière à la Croix-Rousse, voici… la battle des collines !

Réserver une visite

Réservez votre visite insolite de Lyon

Newsletter

Chaque 1er mardi du mois,
les nouveautés, la programmation,
les invitations pour les visites test.

Inscription