Gros sous chez Cybèle par temps orageux d’inflation
Pendant la période covid, comme tout le monde, nous avons vécu plein de choses très difficiles. Mais on a aussi eu quelques belles découvertes et révélations. Et notamment, notre série d’article où on vous racontait comment ça se passait chez nous, les coulisses, notamment financières. Vous aviez été nombreux·ses, alors, à nous dire que vous appréciez cette transparence et de voir comment fonctionnait notre petite entreprise.
Alors on va reprendre cette habitude. Depuis notre financement participatif de l’an dernier, on ne vous a pas trop parlé de gros sous.
Cet article va donc parler d’argent ! … notre « business model » quoi (ça fait toujours plus sérieux en anglais).
Notre modèle économique
Dès le début, on avait décidé d’avoir un modèle 100% commercial sans aucune subvention. Le pourquoi du comment, on s’en était ouvert à vous lors du financement participatif. Non pas qu’on ait un préjugé négatif contre les subventions, mais la pêche aux subs c’est un vrai boulot, de long terme et chronophage. Nous a on a préféré ne pas courir deux lièvres à la fois et de se concentrer sur la vente pour avoir un lien direct avec nos clients.
Car oui, chères visiteuses et chers visiteurs, vous êtes aussi nos clients et nous sommes des commerçants. En droit, notre billetterie est considérée comme un acte de commerce (oui, parfois, chez Cybèle on va lire le Code du commerce…)
Bien qu’on adore chanter avec un ukulélé et qu’on soit plutôt de la team #cigales on a aussi une petite tendance #fourmi chez Cybèle. On a fait grossir notre bas de laine petit à petit d’année en année, en ne distribuant jamais de dividende aux actionnaires 😈. On a maintenant presque trois mois de trésorerie de côté, ce qui devrait nous permettre de faire face à un gros coup dur ou à plusieurs petits, sans licencier et sans travailler gratos (ça, on a déjà fait au début de Cybèle et spoiler : c’est nul !)
On paye quoi ?
Ne pas licencier car oui, deux salariés nous ont rejoints ces dernières années, Chloé et Alexandre. En CDI parce qu’on croit qu’un travail de qualité ne peut être demandé aux salariés sans un cadre un minimum stable et rassurant. Ben oui, en plus d’être des commerçants, nous sommes aussi des patrons, et en plus du Code du commerce on se détend en lisant le Code du travail.
Bon, les salaires ne sont pas encore à la hauteur de ce qu’on aimerait, surtout après ces années d’inflation. Mais le taux horaire de nos salariés est un peu plus élevé que le SMIC, et nous sommes fiers d’être passés à 7 semaines de congés payés (au lieu des 5 légales), et de 35h hebdo à la semaine de 32h… sans baisse de salaire ! On arrive aussi à prendre en charge 100% de la mutuelle (qui ne fait qu’augmenter…), 100% des TCL.
Tout ça, c’est de l’argent qui sort. Le reste, comme toutes les boîtes, c’est le loyer, l’électricité, google par-ci et notre hébergeur web par-là, la banque, notre comptable, notre avocate, notre super webmaster et notre super photographe. Et puis plein de commerçants lyonnais et artisans lyonnais, que ce soit pour les dégustations en visite ou les impressions des cartes postales qu’on vous offre, car oui, au maximum on essaye de consommer local même si ça coûte un peu plus cher.
On s’offre aussi 3 jours de séminaire chaque année en équipe, à la rentrée septembre. Histoire de prendre un peu de hauteur, on part de Lyon quelques jours… et comme on ne se refait pas, on en profite pour suivre quelques visites guidées (cette année on était au château de Guédelon, c’était super !).
Un petit quart du budget de Cybèle ce sont toutes ces charges fixes, les trois autres quarts ce sont nos cinq salaires, le net et toutes les cotisations sociales : ceux des trois associées, qui ont le statut de travailleurs indépendants, et ceux des deux salariés au régime général.
Soit un budget global de pas loin du quart de million d’euros ! (pour le plaisir de compter en millions d’euros…).
Et on gagne ça comment ?
Et pour pouvoir sortir ces 250.000€ chaque année, on ne vend que deux choses : toutes nos visites (96% de notre chiffre d’affaires) et des formations pour les guides (4% du CA). C’est tout !
Tout ça pour vous dire que nos tarifs ont augmenté ce 1er septembre (le ticket de base plein tarif est passé de 15€ à 17€), et vous expliquer pourquoi. C’est seulement la deuxième augmentation générale des tarifs en douze ans de Cybèle. On n’avait pas prévu de la faire si tôt, mais l’inflation nous aussi nous a rattrapés sur tous nos postes de dépenses, ceux de la boite et nos persos. Alors cet automne, on scrute la billetterie. On espère que vous serez toujours au rendez-vous de nos visites. On espère qu’on arrivera, petit à petit, à ce que nos salaires rattrapent l’inflation… histoire de ne pas travailler autant pour gagner moins !