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Crise COVID-19, La vie de Cybèle

Cybèle et le coronavirus #7 😷

Cybele Ghd 6

On continue l’histoire des galères, des adaptations, pour vous raconter comment on traverse ce temps de crise. Aujourd’hui, on ne va pas parler uniquement de chiffres, de prévisions financières, d’autorisations ou de législations (Mais un peu de chiffres quand même).

C’est parti !

C’est ouvert !

En ce moment, on a le droit de mener des visites. ET C’EST SUPER ! Parce que les musées, les théâtres, les cinémas, toutes les autres activités culturelles n’ont pas le droit d’ouvrir du tout et nous sommes très privilégiés.

Mais en réalité, ce n’est pas si simple ni tout rose. On a le droit de mener des visites pour 5 personnes maximum, et ça nous pose plein de questions compliquées.

De la difficulté de trouver une rentabilité

D’abord, la rentabilité de ce modèle.

À 5 personnes par visite, qui payent 15€ pour les adultes, 10€ pour les enfants, on gagne en moyenne 60€/visite (souvent au moins 1 ou 2 enfants, pas toujours 5 billets vendus, parfois 4, le dernier tout seul a du mal à partir). Ça fait 50€ HT de marge par visite. Pour payer juste nos 3 salaires (sans compter notre stagiaire et sans compter nos charges fixes), il faudrait faire 120 visites par mois, soit 40 chacun. C’est plus de 2 par jour par personne, autrement dit, même si on avait la clientèle pour ça, impossible (parce qu’on ne pourrait absolument rien faire d’autre, on ne pourrait pas s’occuper du standard téléphone et mail, du site internet, de la com, de former Noémie notre stagiaire, sans parler du temps pour écrire de nouvelles visites, etc)

Et si on faisait des visites tous les week-end, samedi et dimanche, 2 par jour chacun (d’habitude on peut en faire 3 mais avec le couvre-feu c’est impossible), pour des groupes privatisés au tarif de 225€, on pourrait tout juste couvrir nos charges, mais on n’aurait plus aucune vie sociale.

Heureusement, le fond de solidarité nous permet de payer nos charges et nos salaires.

De la difficulté de trouver de l’énergie

L’autre difficulté, c’est de faire une visite pour 5 personnes.

Qu’est-ce qui est le plus agréable pour le/la guide et le public : une visite avec 5 ou 25 personnes ? Attention, la réponse va vous surprendre : une visite pour 25 !!

Nos visites sont contées, théâtralisées. Notre travail est de susciter de l’émotion, tout en transmettant l’histoire de Lyon, et pour cela, nous nous appuyons sur les techniques de comédien ou de conteur. Un paramètre très important est l’énergie du public qui nourrit notre travail et notre prestation.

Imaginez que vous êtes un guitariste de rock et que vous jouez devant une salle de 1000 personnes qui dansent, qui crient, qui sont à fond. Vous allez vous sentir porté par cette énergie et votre prestation sera probablement excellente. Imaginez maintenant donner le même concert devant 50 personnes un peu molles qui vous écoutent sans réagir. On a du mal à s’imaginer pouvoir donner la même énergie hein ? Et en tant que public, on préfère être au milieu de la foule en délire qu’au milieu des 50 un peu mous.

En visite c’est (presque) pareil. (Oui, on se prend un peu pour des rock stars 🤘) Lorsqu’il y a 20 ou 25 personnes, il y a cette énergie de groupe qui nous aide à aller plus loin dans l’émotion. Quand il y a 5 personnes masquées dont 3 qui réagissent peu et 2 qui prennent des photos… on a un peu l’impression d’être seul.e et c’est plus difficile de proposer quelque chose de vraiment vivant.

De la difficulté de trouver de la motivation

Tout cela fait qu’il est très difficile pour nous en ce moment d’aller faire des visites. Ces visites nous demandent beaucoup plus d’énergie que d’habitude, et on sait qu’on ne gagnera jamais notre vie avec, tant que nous sommes limités à 5 personnes. Si on répond à toutes les demandes le week-end, en plus de s’épuiser pour ne rien gagner, on perd notre seul moment de vie sociale possible puisqu’on ne peut plus sortir le soir.

Sans compter les clients qui nous disent “qu’on ne fait vraiment aucun effort, que 675€ pour 15 personnes c’est scandaleusement cher, et qu’ils veulent bien aider les petites entreprises mais qu’il faut qu’on y mette du nôtre » et du temps que l’on passe à faire de la pédagogie, à expliquer que c’est pas qu’on veut pas travailler, c’est un peu plus compliqué…

On cherche donc un savant équilibre entre d’une part, rester ouvert et continuer à faire des visites pour qu’existe encore de la culture sans écran, et d’autre part faire face à toutes ces difficultés…

Aussi, ne nous en voulez pas trop si c’est un peu plus difficile que d’habitude de réserver des visites en ce moment. On espère vous retrouver nombreux très bientôt.

L’équipe Cybèle : Clémence, Olivier et Lucille.

PS : on ne parlera pas du possible reconfinement les week-ends qui pèse sur nos têtes… Parce que de toutes façons, on n’a rien à dire à ce sujet.

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