La petite histoire des rues de la Guillotière
En 1997, Paul Grillot écrivait dans son livre “J’suis d’la Guille – Un gone à la Guillotière” :
“Si vous voulez vous encanailler ou visiter les bas fonds de la ville, c’est par là !”
Il dit aussi : “Malheureusement, Lyon n’est pas Paris et les touristes ne viennent toujours pas Grande Rue de la Guillotière. Rien n’a encore été prévu à cet effet.”
Cybèle a décidé qu’il en serait autrement, et 20 ans après les écrits de Paul Grillot, on peut le dire haut et fort : la Guillotière, ça se visite !
Si vous n’avez pas la chance de pouvoir assister à la visite-apéro de la Guillotière (n’oubliez pas qu’un Saint-Marcellin entier est à gagner lors de cette visite-jeu !), voici quelques petites anecdotes curieuses pour faire le malin lorsque vous ferez visiter la Guillotière à vos copains.
10 ans et +
Visite contée : la vie à Lyon sous l’occupation
L'attente
Réserver une visiteRue Béchevelin
Cette rue porte le nom du “château” ou plus précisément la tour fortifiée construite à la fin du 12e siècle pour protéger l’entrée de Lyon. La tour se trouvait proche de l’actuel garage citroën, en face du pont qui permettait de traverser le Rhône à l’époque (plus ou moins au niveau du pont de l’université, avant la construction du pont de la Guillotière).
Rue Jangot
Un certain Gaspard Jangot aurait fait une dotation relativement importante aux Hospices de Lyon mais pour la dédicace de cette rue, on retient surtout un Mr Jangot qui avait fait une donation d’un morceau de son terrain pour construire l’église Saint-André. Était-ce le même Mr Jangot ? Pas de certitude…
Rue Chevreul
La rue Chevreul s’appelait autrefois “Rue du Rhône”. Elle changea de nom en l’honneur de Michel-Eugène Chevreul, chimiste renommé qui remplaça un ancien maître à la chaire de Chimie du Museum d’histoire Naturelle. Il fut notament l’auteur d’un ouvrage reconnu en son temps : “Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale”.
Michel-Eugène Chevreul est aussi connu pour avoir vécu cent ans !
Rue Félissent
La rue Félissent n’a pas connu de changement de nom, mais un changement de place ! C’était autrefois cette petite partie de la rue Montesquieu qui possédait ce nom (entre la rue Béchevelin et la rue de Marseille).
Mr Felissent avait été député et d’autres membres de sa grande famille de la Guillotière ont siégé au conseil municipal avant que la commune indépendante soit rattachée à Lyon.
Rue Creuzet
À la révolution française, l’église Saint-Louis et les terrains appartenant au couvent installé ici furent vendus. Plus tard, Mr Creuzet fut l’un des propriétaires de ce terrain et c’est lui qui le revendit à la commune de la Guillotière.
Sous l’actuelle rue Creuzet passe la Rize, bras du Rhône allant de Vaulx en Velin à Perrache, aujourd’hui complètement enterrée !
Rue d’Anvers
Cette dédicace fut donnée en 1914, lorsque le 7e arrondissement fut fondé. Probablement pour donner plus de prestige à cette rue autrefois appelée “Rue des asperges” en raison de la culture d’asperges particulièrement importante dans ce secteur du quartier !
Rue Sebastien Gryphe
Cette rue n’a ce nom que depuis la fin du 19e siècle. Elle s’appelait autrefois la rue Chabrol (du nom d’un préfet du Rhône jusqu’en 1817).
Sebastien Gryphe était un imprimeur allemand, venu s’installer à Lyon, capitale de l’imprimerie à la renaissance. Comme beaucoup d’imprimeurs lyonnais au 16e siècle, son imprimerie était située dans le quartier de la rue Mercière.
Rue des Trois Pierres
Il y a beaucoup de “rue des trois… “ à Lyon : rue des Trois-Artichaux, rue des Trois-Enfants, rue des Trois-Maries, et dans le même quartier, la rue des Trois-Rois !
Une légende dit que les trois premiers (ou principaux) propriétaires de la rue s’appellaient “Pierre”. Une autre histoire dit que trois pierres servant de bouteroue (pour éviter aux roues des charrettes de se coincer dans l’angle des maisons) étaient posées au bout de la rue, donnant ainsi le nom à la rue…
Pour connaître l’incroyable histoire de la rue des Trois-Rois, il faudra venir faire la visite du quartier…
La Guillotière
Quand au nom de la Guillotière, les sources et les légendes sont multiples… On dit qu’il vient d’un moine d’Ainay nommé “L’agrillotier” qui aurait offert les terrains de Béchevelin. On dit aussi qu’à l’entrée du quartier, un certain Mr Grillot servait à boire et à manger dans une grange. Certains allaient même jusqu’à dire que ce Mr Grillot c’était un jour associé avec Mr Tière… (mais là, on va sans doute un peu trop loin). Dans d’autres versions, on parle d’un Mr Guillot, tenancier d’une auberge au bord du pont de la Guillotière.
Bref, c’est sans doute quelqu’un qui a donné son nom au quartier. Difficile d’en dire plus…
En attendant, continuons de raconter l’histoire de ce quartier, pour que les paroles de Henri Vitton, maire de la commune indépendante de la Guillotière avant son rattachement à Lyon se réalisent : “On écrira un jour, Lyon, près de la Guillotière, et non la Guillotière, près de Lyon.”
Bibliographie :
L’abbé Vachet, A travers les rues de Lyon, 1902. Fac-similé Maxtor, 2012.
Photos anciennes du quartier : Archives Municipales de Lyon.
Nos visites dans le quartier de la guillotière :
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