Pourquoi Cybèle est favorable à la piétonisation de Lyon

Aujourd’hui on met les pieds dans le plat, on va parler du gros sujet qui fâche : la fin des voitures en ville. Et surtout, on va vous expliquer pourquoi on y est très favorables !
Les voitures en ville quand on fait des visites guidées
On va commencer par vous parler de ce qui nous concerne directement : les visites guidées. Chez Cybèle, on ne fait que des visites à pied, et on parle sans micro, dans la rue, à des groupes de personnes qui viennent pour nous écouter raconter des histoires.
Le bruit
Les endroits avec beaucoup de circulation sont globalement des endroits que l’on essaye d’éviter dans nos visites guidées. Le bruit des voitures nous oblige à pousser sur la voix, c’est très inconfortable pour nous mais aussi pour notre public qui nous entend mal.
À cause de ça, il y a plusieurs places magnifiques à Lyon qu’on avait complètement arrêté de fréquenter parce que le volume sonore causé par les voitures était ingérable : la place des Jacobins (qui est magnifique !!), les quais du Rhône où ça circule beaucoup, etc.

La place
L’autre question posée par l’omniprésence de voitures c’est la place. Dans un certain nombre de rues, le pourcentage d’espace au sol réservé pour les piétons est ridiculement faible en comparaison à l’espace réservé pour les voitures. Quand on se promène tout seul en ville, on ne s’en rend pas forcément compte. Mais quand on se promène avec des groupes de 25 personnes avec qui il faut s’arrêter de temps en temps pour parler sans gêner tout le monde, c’est un vrai souci.
Par exemple, dans la rue Edouard Herriot, nous sommes obligés de marcher au ralenti pour que tout le groupe puisse avancer sur des petits trottoirs déjà bien chargés de passant·es.
La dangerosité
Enfin : une ville avec moins de voitures, c’est une ville avec moins de risques d’accidents. Quand on est avec des groupes scolaires, c’est toujours un peu stressant de devoir traverser des routes où les gens roulent très vite. Sur la place Saint-Jean (qui est normalement piétonne) il arrive très souvent que des voitures ou des camions de livraisons traversent à une vitesse bien trop élevée et mettent en danger tous les groupes qui déambulent sur la place.
C’est bon pour le tourisme et le commerce !
Tout ça pour vous dire que la Zone à Trafic Limité, nous on adore. C’est un réel soulagement de faire des visites dans des environnements moins bruyants et où on peut occuper plus d’espace sans bloquer les autres piétons. Et pour arpenter Lyon tous les jours dans des rues piétonnes et des rues pour les voitures, on est assez confiants sur le fait que les gens vont adorer se promener là où il y a moins de circulation, et que même les commerçants qui sont pourtant si réticents y trouveront leur compte.
Les voitures en ville, en général
Au delà de nos visites, on est très largement favorable à la limitation de la circulation automobile en ville. D’abord parce qu’aujourd’hui, même dans une ville comme Lyon avec un excellent service de transports en commun, un trop grand nombre de personnes continuent d’utiliser leur voiture, en étant seuls à l’intérieur, pour des petits trajets réalisables autrement.
D’après l’INSEE, dans Lyon 68% des gens utilisent leur voiture pour aller travailler avec une distance médiane de 7km. Ça veut dire que la moitié de ces 68% font moins de 7km en voiture chaque jour pour aller travailler ce qui est très peu, et on a du mal à croire que tous ces gens sont en situation de handicap ou empêchés de quelconque manière.
Les conséquences de la pollution automobile ne sont plus à prouver, elles sont graves, elles réduisent l’espérance de vie, elles causent de nombreux problèmes de santé.
La place de la voiture oblige aussi à mobiliser beaucoup d’espace au sol pour circuler, pour se garer, et oblige à une très grande artificialisation des sols. On le sait aujourd’hui, si on ajoute de la végétation en ville (pour cela, il faut enlever des surfaces bitumées), le sol se réchauffe moins vite, emmagasine moins de chaleur, et permet ainsi à la ville d’être moins touchée par les canicules. Cet aspect est particulièrement important dans une ville comme Lyon : le Rhône, de part sa position géographique, est la région française la plus affectée par les canicules. Cet article du monde explique bien combien l’artificialisation des sols et le manque de végétation accentue les canicules dans les centre villes.
Et si vous pensez que les canicules ne touchent que les gens qui vivent à Lyon (leur bien être, leur santé : ce qui est déjà énorme), détrompez-vous. Les périodes caniculaires ont aussi un impact énorme sur l’économie, ce sont des périodes très difficiles pour le commerce, les restaurants, les activités. Nous sommes nombreux et nombreuses à voir des baisses de chiffre d’affaire lors des périodes de canicule car personne ne veut sortir de chez soi (ou du lieu frais où il a trouvé refuge).
Visiter la ville sans voiture
Quand on est une structure qui valorise le patrimoine et l’architecture de la ville, il est difficile d’être favorable à plus de circulation automobile.
Il suffit de se demander : accepterait-on aujourd’hui le retour des voitures dans la rue Saint-Jean, dans le Vieux-Lyon ? Accepterait-on aujourd’hui le retour de la circulation dans la rue de la République, la rue Victor Hugo ? Ces rues sont noires de monde le week-end, c’est là que beaucoup de gens aiment déambuler, se promener, flâner. Pour faire les magasins, mais aussi pour profiter de la ville.
Chez Cybèle, on en est certains, l’avenir de la ville c’est une ville où l’on se déplace en transports en commun, à pied, à vélo. Une ville apaisée où l’on respire, où il fait moins chaud, et où l’on peut marcher tranquillement pour admirer le patrimoine.
Mais comment faire quand on vient de l’extérieur de Lyon ?
Beaucoup de visiteurs nous disent qu’ils n’ont pas le choix que de prendre leur voiture pour venir à Lyon, et souvent se plaignent beaucoup des bouchons, de la circulation ralentie, des travaux, du manque de places pour se garer. On a plein de conseils pour éviter de se retrouver bloqué en voiture dans Lyon, même quand on vient de l’extérieur de la ville, on vous en parle dans ces deux articles :
Alors enfilez vos baskets, et c’est parti !