Lyon, capitale du rock đž

Samedi 28 novembre 2020
Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Aujourd’hui, la grande Ă©poque du rock Ă Lyon au tournant des annĂ©es 80.
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Ce podcast a Ă©tĂ© Ă©crit Ă partir des ressources en ligne de la BibliothĂšque municipale de Lyon. Nous ne pouvons rien diffuser pour des questions de droit dâauteurs, mais libre Ă vous dâaller Ă©couter sur le web les groupes mentionnĂ©s.
On parle de Lyon capitale de la gastronomie, des gaules, de la rose⊠mais savez-vous que Lyon fut Ă la fin des annĂ©es 70, dâaprĂšs le journal LibĂ©ration, la capitale du rock ?
En ces temps de confinement et de couvre-feu, les concerts nous manquent. Voici de quoi patienter avant la réouverture des salles de concert !
Lâhistoire commence par une frustration. Un concert de Patti Smith tourne mal le 28 mars 1978. DĂšs le lendemain, LibĂ©ration, Ă©crit :
â21 heures hier place Guichard, Ă la bourse du travail. Concert de Patti Smith. 2000 personnes Ă lâintĂ©rieur plus une place de disponible. 4 Ă 500 personnes se retrouvent autour de la Bourse sans pouvoir entrer : Les esprits sâĂ©chauffent. Quelques pierres et quelques canettes de biĂšre volent. Intervention des policiers⊠Une vingtaine tout dâabord qui viennent renforcer le service dâordre KCP. Petite charge. Riposte des spectateurs transformĂ©s en manifestants. Quelques arrestations. A lâheure oĂč nous bouclons le journal, il est impossible de savoir si les choses vont sâenvenimer, mais il semblait que dâautres renforts de CRS allaient arriver. SignĂ© : Les rĂ©dacteurs de LibĂ© frustrĂ©s.â
Le contexte est hostile, mais lâengouement pour la scĂšne rock est lĂ , et un mois plus tard ouvre une scĂšne aussi mythique que furtive dans lâhistoire lyonnaise. Le RockânâRoll Mops ouvre ses portes et ça sonne comme une promesse. Ils Ă©crivent :
âIl sera le sanctuaire du hard et du soft rock, la terre dâaccueil du blues et du country, le havre de la new wave et du rythme blues. Dâautres musiques encore y trouveront certainement leur place, cela ne tient quâĂ elles [âŠ] Groupe locaux, affinez vos riffs, vĂ©rifiez votre balance, astiquez vos cuivres, la scĂšne lyonnaise vous attendâ.
Deux mois plus tard le bouillonnement sâarrĂȘte net suite Ă lâarrĂȘt administratif. Les mĂȘmes organisateurs nĂ©gocient avec les autoritĂ©s une soirĂ©e au théùtre antique de FourviĂšre : 15h de concert. Aux cĂŽtĂ©s des tĂȘtes dâaffiche comme David Bowie, les groupes lyonnais sont prĂ©sents : Electric Callas, Marie et les Garçons, Ganafoul !
Les salles de concerts manquent mais le rĂ©seau est bel et bien constituĂ© ! Les musiques se diffusent Ă foison chez les disquaires de la rue MerciĂšre, alors connue comme la rue du rock, ou chez Boulâdingue, magasin encore existant dans le Vieux-Lyon. Les fanzines se partagent dans les milieux underground. Des radios libres se crĂ©ent, dâabord radio canut guignol (oui elle sâappelait comme ça Ă lâĂ©poque), puis radio bellevue…
Les groupes de la rĂ©gion lyonnaise prennent de lâampleur : ceux dĂ©jĂ citĂ©s mais aussi Starchooter, Tales, Factory Killdozer, et bien dâautresâŠ
On les accueille en premiĂšre partie de groupes mythiques comme le 16 juin 1982, premier concert au stade de Gerland. Pour ne pas faire de jaloux on tire au sort le groupe qui fera la premiĂšre partie des Rolling Stones : Câest Jean-Marie et les redoutables qui lâemporte !
Ce passĂ© de capitale du rock est aujourdâhui oubliĂ©, pourtant nous avons encore une belle scĂšne musicale lyonnaise. Depuis 2009, la BML rĂ©pertorie les productions musicales grĂące au fond âMĂ©moire des musiques lyonnaisesâ, consultable en ligne. Bonne Ă©coute !
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