Interview de la praline rose đ
Samedi 28 mars 2020
Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Aujourd’hui, c’est la praline rose qui vous parle !
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Vous trouverez l’article complet sur la praline rose ici.
Salut, câest moi, la praline rose. Quâest-ce que je fais lĂ ? Vous pouvez me dire ? Câest pas un truc pour les histoires lyonnaises ici ? Si ? Eh ben alors quâest-ce que je fais lĂ ?
Ăa fait des plombes que je vous le rĂ©pĂšte, je ne suis pas lyonnaise. Je sais pas dans quelle langue il faut que je vous le dise hein ! En Lyonnais peut-ĂȘtre ? Tout le monde y peuvent pas ĂȘtre de Lyon, il en faut ben dâun peu partout aussi…
Alors Ă©coutez, une bonne fois pour toute, mes ancĂȘtres viennent de Montargis. Vous savez oĂč câest ? Câest entre OrlĂ©ans et Auxerre. Entre Paris et Nevers. Vous voyez ?
En mĂȘme temps, les lyonnais, vous n’ĂȘtes pas les seuls Ă me revendiquer. Il y a les bordelais aussi, qui racontent que câest chez eux (enfin, plus prĂ©cisĂ©ment Ă Blaye) que le cuisinier du comte de Plessis Praslin mâaurait inventĂ©. Mais pas du tout ! Il avait dĂ©jĂ inventĂ© mes ancĂȘtres avant dâarriver lĂ , ils ont juste voulu les faire goĂ»ter Ă tout le monde et câest vrai quâils ont eu leur petit succĂšs. Ăa, câĂ©tait au milieu du 17e siĂšcle. Câest lâhistoire de mes ancĂȘtres et au tout dĂ©but ils Ă©taient marron. Enfin couleur caramel si vous prĂ©fĂ©rez…
MOI par contre, la version plus Ă©voluĂ©e que mes ancĂȘtres câest Ă dire ROSE je suis mentionnĂ©e en 1751 par⊠LâencyclopĂ©die de Diderot et dâAlembert. Et ouais.
Grace Ă de la cochenille, de la pierre dâalun, et de la crĂšme de tartre, je suis rose. Beaucoup plus classe que mes ancĂȘtres marron. Pardon, caramel…
Et au milieu du 19e, des aubergistes en Savoie se mettent Ă servir Ă leur clients une spĂ©cialitĂ© familiale, câest une brioche, bon jusque lĂ rien dâincroyable, mais Madame Françoise Labully (lâaubergiste) pose au sommet de cette brioche UNE praline.
Ăa y est, je suis lĂ , dans un dessert. Et câest FOU comme je plais. Tout le monde mâadore, on appelle la brioche âle gateau de Saint-Genixâ parce que câest un gateau inventĂ© Ă Saint-Genix. Ah ben oui câĂ©tait des crĂ©atifs quâest-ce que vous voulez que jâvous dise.
Et câest pas fini, Madame Françoise Labully qui est vraiment la crĂ©ative la plus gĂ©niale de son siĂšcle, trouve une idĂ©e rĂ©volutionnaire : elle met des pralines DEDANS La brioche. DINGUE non ? Bon ça forcĂ©ment, ça se vend bien, donc on va le vendre lĂ oĂč il y a de lâargent, la grande ville la plus proche : LYON.
Vers 1900, les lyonnais se mettent Ă manger de la brioche aux pralines, ils adorent ça. Ils appellent toujours ça le Saint-Genix, ce nâest donc pas une spĂ©cialitĂ© lyonnaise. 50 ans plus tard, on invente une deuxiĂšme brioche Ă la praline Ă succĂšs : Auguste Pralus Ă Roanne, la Praluline. Donc ce nâest toujours pas Lyonnais.
En finalement un chef Ă©toilĂ© Ă cĂŽtĂ© de Lyon en 1970 dĂ©cide de mâutiliser pour me faire fondre avec de la crĂšme fraiche, hummm, et me met dans une tarte. VoilĂ , jâai donnĂ© naissance Ă la tarte Ă la praline. SpĂ©cialitĂ© lyonnaise depuis 50 ans. AprĂšs avoir Ă©tĂ© savoyarde, girondine et montargoise.
Donc vous allez arrĂȘter de vous la raconter les lyonnais, parce que ça commence Ă suffire lĂ âŠ.
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