L’origine des traboules

De nombreuses légendes courent sur les traboules. On raconte facilement tout et n’importe quoi, et c’est compréhensible ! Ces petits passages semblent secrets, mystérieux, sont presque uniques en France et leur origine nous est encore assez peu connue.
Voici tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les traboules sans jamais oser demander.
Ainsi, on lira des choses avec peu de bon sens, y compris sur la page wikipedia qui affirmait encore jusqu’à très récemment (l’article a été corrigé, heureusement) que les traboules “permettaient aux ouvriers et artisans de transporter les draps et autres pièces de textile (principalement de la soie) à travers la ville en restant à l’abri en cas de précipitations.”
On voit bien que celui ou celle qui avait écrit cela n’avait jamais traboulé dans les pentes un jour de pluie. Toutes les traboules ont en leur centre une grande cour qui n’empêche absolument pas de se faire mouiller.

Ensuite, on ne tissait pas de soie à Lyon avant 1536, après l’ordonnance royale de François 1er, et les traboules ont existé bien avant. C’est bien qu’il n’y avait pas de lien entre les deux.
Et puis, il y a des traboules dans des quartiers qui n’avaient aucune raison d’être traversés par des ouvriers de soie : Saint-Paul, la place du change, qui étaient plutôt des quartiers d’affaires et de banquiers.
On entend aussi souvent que les traboules ont été inventées au 19e pour que les canuts puissent descendre les pentes de la croix-rousse tout droit…

Les traboules du Vieux-Lyon existaient déjà au Moyen Âge, lorsque les habitants sont venus s’installer entre la colline de Fourvière et la Saône dans un quartier bien plat qui n’avait pas les problèmes de la Croix-Rousse.
Alors de quoi est-on sûr ?
De peu de choses.
Même l’origine du mot est très incertaine. On a longtemps pensé que l’origine du mot venait du latin trans- (à travers) et -ambulare (avancer, marcher), comme l’affirmait le grand historien lyonnais Amable Audin (1899 – 1990). On sait désormais que c’est très peu probable (pour ne pas dire impossible) et que le mot vient plutôt du 19e siècle, d’une contraction argotique entre les mots « traverser » et « débouler » (Source : Thibault André. Pierre Rézeau (études rassemblées par), Richesses du français et géographie linguistique, Bruxelles, De Boeck & Larcier/Duculot, 2007. In: L’Information Grammaticale, N. 122, 2009. Catégories linguistiques et étiquetage de corpus. pp. 59-60)
On pense aussi que rapidement, les traboules sont devenues une habitude de construction et que si elles existaient dans le Vieux-Lyon au Moyen Âge et à la Renaissance, on a simplement continué à les construire par la suite, parce que c’était quand même bien pratique.

On imagine aussi que pendant de longues périodes, elles ont dû servir de rue que chacun pouvait emprunter à sa guise.
Alors oui, les canuts les empruntaient (de la même façon que les croix-roussiens les empruntent aujourd’hui pour descendre plus vite), mais ce n’est pas leur raison d’être première.
Notre épisode de podcast sur les traboules !
Où sont-elles véritablement ?
Elles sont dans certains quartiers de Lyon (Vieux-Lyon, pentes de la Croix-Rousse, Presqu’île), mais aussi un peu à Villefranche, Saint-Étienne, Mâcon, etc.
Sont-elles toutes similaires ? Non bien sûr. Les immeubles du Vieux-Lyon n’ont pas grand chose à voir avec ceux de la Croix-Rousse et par conséquent, les traboules ne se ressemblent pas du tout.
Le Vieux-Lyon était le centre ville à l’époque où il a été construit. C’est là que vivaient les personnalités, les familles les plus fortunées. L’architecture révèle cette richesse et certaines traboules sont majestueuses, ornées, décorées.

La Croix-Rousse en revanche était un quartier ouvrier et on voit bien que dans l’architecture, on essaye d’aller à l’économie. Les traboules n’ont pas la prestance de celles du Vieux-Lyon…
Visiter les traboules aujourd’hui
Avec le temps, les propriétaires de traboules laissaient de moins en moins accès aux trésors d’architecture qui étaient cachés dans leurs immeubles. La ville de Lyon a donc mis en place en Juillet 1990 une convention cour/traboule qui demande aux propriétaires de laisser les traboules ouvertes entre 7h et 20h. En échange, la ville s’engage à participer financièrement aux frais d’entretien et d’éclairage.

Voici une liste que nous avons établi, une dizaine de cours ou traboules remarquables dans le Vieux-Lyon, et un parcours de traboules pour descendre de la Croix-Rousse.
Conseil 1 : Certaines portes vous paraissent fermées ? Bien souvent, il suffit d’appuyer sur le bouton de service ou le 0 du digicode pour qu’elles s’ouvrent. Il est bien évidemment formellement interdit de sonner chez des habitants pour tenter d’entrer. Si c’est fermé, c’est fermé.
Conseil 2 : Soyez toujours TRÈS silencieux. Le passage incessant peut être difficile à supporter pour les habitants. Les guides qui ont l’habitude d’y passer souvent sont intransigeants avec ça, soyez-le aussi !


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