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La Révolution Française à Lyon 🏴

Podcast Histoires Et Gognandises Lyonnaises 1

Vendredi 11 décembre 2020

Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Aujourd’hui, l’histoire de la Révolution Française à Lyon.

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La révolution française a laissé à Lyon un souvenir amer, violent, au goût de sang.

Les premières années de la révolution se déroulent à Lyon à peu près de la même manière qu’à Paris et dans le reste du pays. Dans les années 1780, les canuts se révoltent et commencent à s’organiser. Les années qui précèdent 1789 sont de mauvaises années pour les cultures. La faim et la colère rendent le peuple sensible à la moindre étincelle.

À Lyon, lorsqu’il faut élire des représentants du Tiers État pour les États généraux convoqués par Louis XVI, ce ne sont pas des négociants, mais des maîtres ouvriers qui sont envoyés. Ils souhaitent se battre pour une organisation du travail plus juste.

En Juin et juillet 1789, la situation s’envenime à Paris. Les 3 ordres : le Tiers État, la noblesse et le clergé n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Le Tiers État se réunit au jeu de paume et prête serment de ne se séparer que lorsqu’une constitution sera trouvée. Le Roi et la noblesse tentent de rapprocher l’armée de Paris et mettent le feu aux poudres. C’est l’insurrection. La symbolique forteresse de la bastille est attaquée.

À Lyon, la situation est similaire. Les émeutes, les mouvements populaires effraient la noblesse qui rapprochent l’armée de la ville. Les lyonnais attaque à leur tour une forteresse royale hautement symbolique : le château de Pierre Scize.
Comme à Paris, l’été 1789 sera fait de grandes peurs, de pillages et de violences.

Au début de l’année 1790, une nouvelle municipalité est élue à Lyon. Elle est constituée majoritairement de révolutionnaires modérés, ceux que l’on surnommera plus tard “les girondins”. Ils font face à une opposition beaucoup plus radicale et violente, mais minoritaire, menée par Joseph Chalier, proche de ceux que l’on nommera “les montagnards”.

Les années 90, 91, 92 sont des années marquées par les mauvaises récoltes, les violences continues, la guerre contre la Prusse et l’Autriche puis progressivement presque tous les pays d’Europe. Le peuple est exsangue, et à Lyon, l’économie est à l’arrêt. En effet, la noblesse a quitté la région ou la France, le clergé a vu ses biens nationalisés, la fabrique de la Soie a perdu tous ses clients.

Pendant ce temps, les partisans de Chalier continuent de se radicaliser, et le 9 mars 1793, c’est un de ses proches, Antoine-Marie Bertrand, qui est élu maire de Lyon. C’est la première fois que les radicaux prennent le pouvoir à Lyon. Mais la politique menée par cette nouvelle majorité est trop impopulaire et 2 mois plus tard, en mai 1793, ils sont renversés par les girondins plus modérés qui veulent remettre de l’ordre dans la ville.

Au même moment, à Paris, des conflits de plus en plus violents ont lieu à la convention. Les montagnards, radicaux et proches des sans culottes, prennent de plus en plus de pouvoir. En juin 1793, les montagnards réussissent à débarrasser la convention des girondins modérés, ces derniers sont pourchassés et exécutés.
Les montagnards tentent un subtil équilibre entre des sans culottes violents dont ils ont absolument besoin du soutien, et des tentatives pour limiter les violences. La convention passe son temps à faire des compromis mais malheureusement, dans certains cas, la situation lui échappera totalement.

C’est le cas à Lyon ou le timing ne pouvais pas être plus mauvais. Au moment où les girondins ont repris le pouvoir et s’apprêtent à condamner Chalier pour ses exactions, les girondins sont déclarés “hors la loi” à Paris. On exécute tout de même Chalier le 16 juillet 1793. La convention voit dans cet acte une défiance envers le pouvoir parisien et décrète alors Lyon “en état de Rébellion contre l’autorité légitime”.

Une armée est envoyée pour assiéger Lyon. La défense s’organise autour du compte de Précy qui réunit entre 12.000 et 14.000 hommes. Le siège début le 7 août 1793. Les lyonnais se battent tant qu’ils peuvent pour sauver leur ville mais la ville est bombardée. Le 9 octobre 1793, les lyonnais capitulent.

La convention décrète alors que “Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la république et portera désormais le nom de ville affranchie”. Barère, un conventionnel célèbre rajoute “Lyon fit la guerre à la liberté. Lyon n’est plus.”
C’est à Jean-Marie Collot d’Herbois que l’on confie le “comité de démolition”. Collot d’Herbois est proche des révolutionnaires les plus extrêmes et les plus violents, les “hébertistes”. Ils seront d’ailleurs exécutés à leur tour par la convention au printemps 1794.
Pour punir la ville, il organise la destruction des remparts et d’environ 200 maisons. Mais surtout, ce sont 1600 lyonnais qui sont condamnés à l’exécution. Et alors que la guillotine a été rendue obligatoire pour que la sentence soit identique pour tous, Collot D’herbois et son camarade Fouché choisissent de fusiller à la mitraille pour plus d’efficacité.

Les condamnés sont emmenés sur les plaines des Brotteaux encore désertes pour être exécutés. C’est une véritable boucherie. Les blessés sont achevés à la baïonnette, parfois même enterrés vivants. Les corps des suppliciés seront laissés-là dans un semblant de fosse commune. Aujourd’hui, aux Brotteaux, dans la crypte de la Chapelle Sainte-Croix, un ossuaire fait mémoire de ce funeste événement.

Les violences, les mouvements de foule, les tentatives de vengeance de la part des deux camps continueront encore pendant plusieurs années. La ville, elle, se videra de ses habitants. Les lyonnais étaient 150.00 avant la révolution. Ils ne seront plus que 88.000 en 1800.

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