Pernette du Guillet đ

Lundi 30 novembre 2020
Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Aujourd’hui, la poĂ©sie de la Renaissance est Ă l’honneur avec Pernette du Guillet !
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Bonjour Je suis Pernette. Pernette du Guillet.
Oui je sais. Quand on parle de poĂ©tesse du 16e siĂšcle Ă Lyon on parle toujours de Louise LabĂ©, elle a mĂȘme une rue Ă son nom aujourdâhui, parait-il. Pourtant il nây avait pas quâelle !
Je suis né autour des années 1520 dans une famille bourgeoise, dans la ville de Lyon en plein essor. Partout autour les imprimeurs et les libraires étaient présents. Autour de Saint Jean et dans la rue MerciÚre. La ville resplendissait de richesses pécuniaires et intellectuelle. Nous, les humanistes, nous nous réunissions réguliÚrement.
LâĂ©cole lyonnaise vous appelez ça. On Ă©tait tout un groupe dâhommes et de femmes, on se rencontrait chez les libraires ou chez les imprimeurs : Jean de Tourne, SĂ©bastien Gryphe. Il y avait ClĂ©ment Marot, Louise LabĂ©, Maurice ScĂšve⊠Ah⊠MauriceâŠ
Certains remettent en question mon existence rĂ©elle. Comme celle de Louise LabĂ© dâailleurs. Je ne sais pas pourquoi on remet toujours en doute notre existence et pas celle de ClĂ©ment ou de Maurice⊠Câest vrai quâen temps que femmes on est plus discrĂštes dans les archives⊠pas de documents signĂ©s, pas de mĂ©tier officiel, pas de propriĂ©tĂ© propreâŠ
– Dâailleurs la personne qui se fait passer pour moi dans ce podcast est bien embĂȘtĂ©e, elle nâa pas grand chose de prĂ©cis Ă raconter sur ma vie –Â
Ce silence des archives laisse place au mystĂšre, certes, mais tout de mĂȘme, jâai Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e ! Nâest-ce pas lĂ une preuve suffisante ?
Je me souviens de nos rencontres… On Ă©crivait, on lisait Ă voix haute, on accompagnait nos vers avec des musiquesâŠ
En souvenir de ces belles annĂ©es, je vous donne un de mes poĂšmes. Et en musique sâil vous plaĂźt !
C’est une ardeur d’autant plus violente,
Qu’elle ne peut par Mort ni temps pĂ©rir :
Car la vertu est d’une action lente,
Qui tant plus va, plus vient Ă se nourrir.
Mais bien d’Amour la flamme on voit mourir
Aussi soudain qu’on la voit allumĂ©e,
Pour ce qu’elle est toujours accoutumĂ©e,
Comme le feu, à force et véhémence :
Et celle-lĂ n’est jamais consumĂ©e :
Car sa vigueur s’augmente en sa clĂ©mence.
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