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Louis Pradel et le Vieux-Lyon 🏢

Mercredi 6 mai 2020

Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Le Vieux-Lyon a-t-il failli disparaître ?

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Aujourd’hui nombreux sont les lyonnais et encore plus nombreux, les non-lyonnais qui arpentent les rues du Vieux-Lyon. Mais le quartier n’a pas toujours autant attiré les foules.

Mon histoire commence à la fin du 19e siècle. Imaginez ce quartier ancien. Les riches familles qui y habitaient à la Renaissance, l’ont quitté depuis bien longtemps et le Vieux-Lyon est abandonné peu à peu. Alors que de larges avenues sont installées sur la presqu’île, on circule dans le Vieux-Lyon dans des ruelles étroites et obscures qui ne laissent pas entrer les rayons du soleil et dont les murs sont noirs de suie.

Le quartier a besoin de profonds changements à commencer par une bonne aération. Il faudrait, d’après le grand plan d’alignement des façades, élargir les rue à 12m pour que l’on y circule confortablement et qu’elle soient baignées de soleil… mais cela coûte cher et il y a d’autres priorité… et bientôt, la grande guerre éclate. Aucun projet concret n’est proposé pour le quartier.

Quelque temps après la fin de la guerre. Le quartier est de plus en plus vétuste. Il est aussi surpeuplé. Ceux qui n’ont pas les moyens de vivre sur la presqu’île se replient dans ce petit quartier où la densité est grande. Les commodité modernes, eau, gaz, électricité sont difficile à installer dans ces maisons anciennes.
En 1930 une pluie diluvienne ne cesse de tomber tout au long de l’automne. La colline est tellement gorgĂ©e d’eau que des glissement de terrain ont lieu jusqu’à une triste nuit du mois de novembre. Quand au beau milieu, un bruit retentit dans tout le quartier. Un immense Ă©boulement avait eu lieu, provoquant la chute de plusieurs immeubles. Les dĂ©bris avaient dĂ©gringolĂ©s la colline, et arrivaient jusqu’aux portes de la cathĂ©drale Saint-Jean. Le lendemain matin, on comptait les nombreux morts…

Ce terrible accident avait mis en lumière la surpopulation et la vĂ©tustĂ© du quartier. Il Ă©tait temps d’agir. Le maire Herriot le savait. Il rĂ©flĂ©chit. Destruction ? RĂ©amĂ©nagement complet ? Tout le monde connaissait ce maire : Herriot n’avait pas peur des grands amĂ©nagements urbains. Nul ne savait ce qu’il avait vraiment derrière la tĂŞte mais dans le doute, un architecte des bâtiments de France avait fait classer plusieurs bâtisses aux monuments historiques pour les protĂ©ger. Le maire Ă©tait hors de lui ! Qui s’était donc permis de faire cela ? Et derrière son dos en plus ? Il demanda un recours, mais ce recours ne sera jamais traitĂ© car… la seconde guerre mondiale Ă©clata ! Laissant Ă  nouveau le quartier Ă  l’abandon.

Arrivent les années 50. Toujours plus délabré, le quartier est à l’agonie… Les habitants cherchent à valoriser et animer leur quartier. Il est vieux mais ils y tiennent à ce quartier. Il y a des chantiers un peu partout à Lyon, le maire Louis Pradel se montre comme un maire bâtisseur, un maire moderne, les projets pullulent à Lyon ! Il se fait même appeler Zizi Béton pour marquer sa modernité !
C’est alors qu’un vieux pont en pierre sur la Saône est intégralement détruit pour être reconstruit un peu plus loin mais surtout beaucoup plus large. Ce large pont relie un axe majeur de la presqu’île… aux minuscules rues du Vieux-Lyon… Les habitants du Vieux-Lyon en sont sûr : leur quartier va bientôt disparaître et sera remplacé par une grande autoroute. Alors ils se liguent. Main dans la main, avec le soutien de l’association “la Renaissance du Vieux-Lyon, ils sont prêts à se battre contre ce projet. Ils remuent ciel et terre, font remonter l’information jusqu’au ministre de la culture « himself » ! Et bientôt Malraux déclare le Vieux-Lyon comme le tout premier secteur sauvegardé de France !

Bon… en réalité, Pradel, Zizi Béton qu’on accuse encore aujourd’hui d’avoir voulu détruire le Vieux-Lyon, n’en a jamais vraiment eu l’intention. Il n’a jamais imaginé détruire le quartier pour mettre une autoroute. Déjà, des bâtiment étaient classés aux monuments historiques et intouchables et en plus il n’était absolument pas responsables de la construction du nouveau pont qui avait fait naître cette rumeur. C’était la responsabilité du département et le pont avait était reconstruit principalement pour laisser passer les péniches de fret. Mais les rumeurs courent vite et sont difficiles à éteindre !
Herriot aurait probablement détruit le quartier s’il l’avait pu. Mais dans l’esprit des Lyonnais, c’est Pradel, alias Zizi Béton qui gardera cette image “du maire qui avait voulu détruire ce quartier historique”.

Musique : Black Vortex by Kevin MacLeod
Link: https://incompetech.filmmusic.io/song/3442-black-vortex
License: http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

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