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La mère Brazier VS La mère Fillioux 👩🏻‍🍳

Podcast Histoires Et Gognandises Lyonnaises 1

Mercredi 4 novembre 2020

Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Qui est la Reine Mère ? La Mère des Mères ? La Mère Brazier, ou la Mère Fillioux ?

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Top. Je suis la cuisinière Lyonnaise la plus réputée. On dit de moi que je suis une mère. Certains me disent même la Reine des mère. Je me prénome Eugénie, Je suis ? Je suis ? La mère Brazier.

Mouais bof…

C’est vrai que je suis la première femme à avoir obtenu 3 étoiles au guide Michelin, en 1933, j’avais 38 ans. Mais bon moi j’ai juste fait mon boulot, avec rigueur !

La rigueur, parlons-en, qui te l’a appris ?

J’ai cuisiné. Pourtant je suis partie de rien. J’avais mal commencé dans la vie. Mais j’ai réussi à faire une belle carrière.

Grâce à qui ?

J’ai démarré dans la misère. Gardienne de vache et de cochon. Bon j’étais dans la Bresse alors les bons produits du terroir bressan, ça me connait !

Oui, en Auvergne, là d’où je viens, les produits sont quand même plus variés…

Bon mais j’ai eu un môme… hors mariage. Mon père m’a jeté à 19 ans avec le petit. Gaston. Je suis venue chercher du boulot à la ville. À Lyon. Je suis devenue nourrice chez une famille d’industriels. La famille Millat. Ils étaient dans les pâtes alimentaires, Bah ouais mon gratin de macaroni, vous croyez qu’il vient d’où ?

C’est vrai qu’une recette originale dans un menu, c’est pas mal. Parce qu’entre l’ensemble de ta carte, elle vient d’où ?

Puis j’ai été bonne à tout faire, j’ai fait des remplacements en cuisine un été… J’ai dû quitter la maison où je travaillais. Ils prenaient de moins en moins de personnel, c’est la crise qu’ils disaient. La crise la crise, ils étaient pas à la rue eux.

Ah cette fois c’est mon tour, elle va me citer.

Bon quand même Madame Millat m’a aidé à trouver des employeurs. Je suis allée faire la plonge par-ci par-là, parfois j’aidais en cuisine.

C’est tout ? Et ton apprentissage chez moi, ma petite ? T’en parles pas ? Aucune reconnaissance hein, vraiment aucune !

J’avais bien envie d’ouvrir mon restaurant. Mais bon, toute seule, en tant que femme, c’était pas pensable. Et j’ai rencontré Pierre, un petit gringalet. Il m’a aidé et j’ai pu avoir mon restaurant en 1921. Ça a très vite cartonné. Je cuisinais que des bons produits, des recettes de qualité : Poularde demi-deuil, fond d’artichaut au foie gras…

Et ça ? Hein ? C’est ma carte ! Elle m’a tout pompé celle-là !

Le guide Michelin a fait son apparition. J’ai vite été repérée par Curnonsky qui m’a donné 3 étoiles. Le maire, Édouard Herriot, venait tout le temps chez moi. Quand il avait pas le temps de venir, j’envoyais quelqu’un pour lui livrer ses plats. Et puis j’ai acheté un petit cabanon au col de ouvert un deuxième restaurant à 20 km de Lyon au col de la Luère. Dans un cadre plus champêtre. Au départ je l’ouvrais que les weekend de beau temps, mais après c’était de plus en plus souvent ouvert !

J’ai eu un petit gars comme apprenti, Paul Bocuse. Il était pas dégourdi celui-là. Il a repris toutes mes recettes ! Heureusement ma petite fille, Jacotte continue encore aujourd’hui à raconter mon histoire.

Si Paul Bocuse te doit tout comme tu le dis, il me doit tout à moi : la mère Filloux !

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