La fistule anale de sa majestĂ© đ€Ž
Mercredi 8 avril 2020
Pendant le confinement, chaque jour une chanson ou une histoire ! Aujourd’hui, une histoire pas du tout lyonnaise !
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Cette histoire nâa rien Ă voir avec lâhistoire lyonnaise. Cependant, la direction de CybĂšle vous prie dâaccepter cette petite dĂ©rogation. Notre prochaine visite sera sur lâhistoire de la mĂ©decine, en voici un Ă©pisode Versaillais et croustillant.Â
Le roi Soleil, Louis XIV, lâintouchable, lâinvincible, le plus grand Roi du monde… avait mal au derriĂšre. Un Ă©norme bouton, une fistule, lui poussait sur les fesses. Enfin, plus prĂ©cisĂ©ment, dans lâanus.
Cette fistule lâhandicapait beaucoup, il ne pouvait plus monter Ă cheval. Comment garder son prestige, son autoritĂ© de Roi en restant Ă pied ?
Ses mĂ©decins lui donnĂšrent les meilleures pommades du royaume. Mais 2 semaines plus tard, la fistule anale de Louis XIV Ă©tait toujours lĂ , et le faisait toujours souffrir. Les mĂ©decins dirent alors au roi de boire beaucoup dâeau minĂ©rale ! Mais toujours aucune amĂ©lioration en vue.Â
Les médecins ne pouvaient malheureusement pas faire beaucoup plus que prescrire des pommades et des boissons. Il était formellement interdit pour eux de toucher le sang, ou de pratiquer des opérations.
Les mĂ©decins Ă©taient des savants qui avaient lu les grands philosophes antiques comme Aristote, ils parlaient latin, et nâavaient pas besoin dâouvrir un corps pour savoir comment il Ă©tait fait. Ils savaient.Â
Louis XIV, lassĂ© de lâinefficacitĂ© de ses mĂ©decins fit venir son barbier.
Les barbiers Ă©taient les chirurgiens. Contrairement aux mĂ©decins, ils avaient le droit dâopĂ©rer les corps, de toucher le sang. De plus, ils possĂ©daient les meilleures et les plus fines lames que lâon sache concevoir.
Les barbiers-chirurgiens faisaient toutes sortes dâexpĂ©rimentations que ne faisaient pas les mĂ©decins et ils connaissaient souvent bien mieux le corps humain que les mĂ©decins. Malheureusement, ils ne parlaient pas latin. Nâavaient pas fait de grandes Ă©tudes. Ils Ă©taient totalement dĂ©considĂ©rĂ©s et trĂšs mal payĂ©s.Â
Le chirurgien du roi, un certain Felix fut donc appelĂ©. Ce jour lĂ , personne dâautre ne fut admis dans la chambre du Roi. Le roi baissa son pantalon, se mit Ă genoux sur le lit, et prĂ©senta son royal postĂ©rieur au chirurgien qui lâausculta attentivement.
Avec une grande assurance, il rĂ©pondit au Roi quâil pouvait lâopĂ©rer, et le dĂ©livrer de cette souffrance. Le Roi lui rĂ©pondit : Felix, je compte sur vous.Â
Il sortit de la chambre et son assurance fondit dâun coup. Il se mit Ă trembler de tous ses membres. Il avait promis au Roi quâil le sauverait ! Sâil Ă©chouait et que lâopĂ©ration se passait mal, si le Roi mourrait par sa faute, il serait exĂ©cutĂ© mais de la pire façon quâil soit !Â
FĂ©lix voulut se prĂ©parer au mieux Ă cette opĂ©ration dĂ©licate. Il demanda quâon lui envoie des prisonniers qui avaient le mĂȘme bouton au mĂȘme endroit pour tenter son opĂ©ration. AprĂšs plusieurs essais, il avait compris que son bistouri ne lui permettait pas dâopĂ©rer correctement. Il fit donc construire un bistouri inclinĂ© afin de dĂ©couper la fistule sans faire mal au Roi.
Le jour de la royale opĂ©ration arriva. Sa majestĂ© se mit Ă nouveau Ă 4 pattes sur son lit, prĂ©sentant ses fesses Ă Felix et Felix opĂ©ra. LâanesthĂ©sie nâexistait pas et personne ne raconta Ă quel point le Roi avait hurlĂ© de douleur pendant lâopĂ©ration. Toujours est-il quâau bout de 3h, Felix avait rĂ©ussi. Il avait enlevĂ© la fistule.Â
Quelques temps plus tard, lorsquâil fut complĂštement guĂ©ri, le Roi fit venir Felix et lui demanda ce quâil souhaitait comme rĂ©compense. Il lui offrirait nâimporte quoi pour le remercier.Â
Felix demanda alors que les chirurgiens comme lui soient enfin reconnus comme des mĂ©decins. Câest ainsi que peu Ă peu, chirurgiens furent sĂ©parĂ©s des barbiers, et que les chirurgiens devinrent mĂ©decins.Â
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